Amado Yoake ~[ In The Realm Of A Dying Sun ]~

Description Physique :

oake est grande, surtout pour une femme. Elle mesure environ un mètre quatre-vingt, et sa très fine silhouette masque à merveille sa force physique. Préférant les assassinats aux méthodes de bourrins, sa musculature est plutôt taillée pour la souplesse, la rapidité et l'agilité plutôt qu'à la force brute. Bien entendu, elle n'en est pas moins résistante et forte, mais elle privilégiera toujours le combat à grande vitesse plutôt que ceux plus puissants, mais plus lents. Elle est souvent vêtue de noir, sauf au Hueco Mondo où elle est bien obligée de porter l'uniforme réglementaire des arrancars, qui est lui uniformément blanc ou presque. Elle ne l'aime pas spécialement, cependant c'est la couleur qui passe pour être la plus discrète au Hueco Mondo, monde peint de noir et de blanc. Assassin dans l'âme, elle cherchera toujours à être silencieuse et invisible. Elle ne parle pas souvent, voir même rarement, et observe souvent très longtemps les situations avant d'agir.

lle est très féline, que ce soit dans sa démarche ou dans ses gestes. Toujours très souple, elle marche en faisant le moins de bruit possible, plus par habitude que par réelle intention, et on le lui reproche souvent. C'est assez désagréable d'être surpris presque tout le temps... Ses yeux sont habituellement d'un bleu de glace, très clairs, mais étant assez proche de son hollow, il arrive que ses yeux prennent une teinte d'or fondu qui leur est caractéristique. Il est très rare qu'ils s'animent pour montrer une quelconque émotion et, contrairement à beaucoup de monde, ce n'est pas parce qu'elle cache ses sentiments, mais simplement qu'elle voit les choses avec un détachement certain qui lui est naturel. Cependant, elle est capable d'émotion si l'on arrive à l'intéresser suffisamment.

es cheveux sont aussi noirs que les ailes d'un corbeau, et possèdent des légers reflets argentés qui ne se révèlent que sous la lueur de la Lune. Ils sont coupés de telle sorte qu'ils lui frôlent les épaules, et seules quelques fines mèches échappent à la règle et sont un peu plus longues pour lui encadrer le visage. Ses mèches possèdent à leur extrémité des fiches perles en bois, qui ont un autre but que celui d'être esthétiques... En effet, certaines d'entre elles renferment un poison mortel. La finalité de cette 'fantaisie' est de pouvoir se donner la mort sans problème en cas de capture et de torture. Plutôt mourir que de trahir son seigneur, telle est sa façon de penser. Elle possède un mince anneau d'argent dont elle a oublié la provenance, mais qu'elle garde tout de même sans raison. Cette bague se trouve à son index droit, et elle a pour habitude de le tourner autour de celui-ci quand elle réfléchit. Elle porte son sabre à sa taille, sauf quand ce dernier reste sous la forme d'un shikai. La lame devient alors trop longue pour être tenue à cette hauteur, et elle doit le porter attacher dans son dos.

Description Morale :

oake a beaucoup changé de caractère au cours de ses siècles d'existence. Si quand elle était encore à la Soul Society, elle était d'humeur joyeuse et toujours enjouée, elle s'est beaucoup calmée. Maintenant, elle possède un calme olympien, bien qu'elle sache encore s'amuser... Quand elle le peut. Car elle prend la guerre très au sérieux, et ne prendra pas le risque de se détendre si elle est en mission ou en état d'alerte. Elle est très silencieuse, n'allant voir que très rarement les gens. Bien entendu, si vous venez lui parler, elle sera plus 'sociale', j'entends par là que ce n'est pas parce qu'elle est silencieuse qu'elle ne s'entend avec personne et que personne ne peut la voir en peinture à cause de sa froideur apparente. Elle n'aime simplement pas parler pour ne rien dire, et préfère choisir sagement ses mots.

oake, contrairement à beaucoup d’autres personnes, n’a pas un cœur de glace. Elle est capable d’aimer, de sourire, de haïr, d’être triste ou en colère. La seule différence est qu’à ses yeux, cela n’a aucune importance. Il manque quelque chose, quelque chose qui relie ses sentiments et émotions à son cœur. Par exemple, chez une personne normale, quand la personne est en colère ou paniquée, une vague d’adrénaline circule dans ses veines. Même si Yoake est en colère, son corps ne réagit pas. Quand une personne est triste, elle pleure. Pas Yoake, elle s’amuse beaucoup à découper ses sentiments ainsi, avec beaucoup de recul, comme si c’était un jeu. Elle est capable de tuer la personne qu’elle aime sans problème, tant les sentiments ne l’affectent pas.

ependant, ce n'est pas parce qu'elle peut sourire et rire qu'elle s'attache facilement aux gens. Bien au contraire, le regard de Yoake est ce qu'on pourrait qualifier de 'à sens unique'. Vous pouvez vous attacher à elle, mais à aucun moment vous ne pouvez savoir si elle ressent la même chose que vous ou non. Il est difficile de savoir ce qu'elle pense vraiment, si ce qu'elle dit est vrai ou non, en réalité, il est assez difficile de la cerner. Fine psychologue à force d'observer et d'analyser personnes et situations, elle est capable d'adopter la plupart des comportements pour se fondre dans la masse, manipuler quelqu'un, etc. Une qualité nécessaire de survie pour un assassin... Elle est capable des pires atrocités et des meilleures choses. Sous un ordre, elle serait capable d'achever à coup de pelle une gamine de quatre ans en la regardant droit dans les yeux que ça ne lui ferait ni chaud ni froid. Si elle sait rester stoïque, elle ne l'apprécie pas pour autant... Ce n'est pas une personne sadique qui tue ou torture par plaisir, loin de là. Elle n'agit que si on lui en donne l'ordre ou si la situation l'exige.


lle possède une morale, une façon de voir les choses et un art de faire qui lui est propre, et elle est difficilement influençable. Habituée aux changements de camps, de vie et d'amis, elle a appris à rester fidèle à soi-même sans faire attention à l'avis des autres. Elle n'est pas quelqu'un de buttée, mais disons simplement qu'il faudra beaucoup de volonté et une démonstration d'acier pour lui montrer qu'elle se trompe ou qu'elle n'a pas totalement raison. Cependant, son code d'honneur est très différent de ceux qu'on peut rencontrer chez les Japonais, et parfois il est difficile de voir un quelconque honneur dans ses gestes. Elle n'a pas pour habitude de regretter ce qu'elle fait, car elle prend toujours ou le plus possible, le temps de réfléchir aux conséquences. C'est pour cette raison qu'elle a l'habitude d'estimer ce qu'elle fait comme étant, non le plus juste, mais ce qui était le plus raisonnable de faire. C'est cette même raison qui guide la majorité de sa vie, ne cédant que très rarement aux plaisirs et à la tentation.

ependant, elle n'est pas non plus du genre à régler les situations autour d'une table plutôt qu'au fil de son sabre. Elle pense d'expérience que souvent, montrer les choses sont beaucoup plus efficaces que de les expliquer, surtout avec les arrancars et les hollows. Elle ne perd que très rarement son sang-froid, et seule l'influence de son hollow interne peut la rendre impulsive. D'ailleurs, elle a une relation très particulière avec celui-ci. Ayant été un hollow pendant très longtemps, son esprit est beaucoup plus proche de celui de sa version monochrome que pour les autres vizards. Leurs esprits se synchronisent avec plus de facilité lors des combats, le seul inconvénient est que souvent, le caractère de Yoake change sous son influence. Elle devient plus cruelle, plus impulsive, pense beaucoup moins à se protéger, et peut se montrer d'un rare sadisme...

oake ne peut obéir rarement à plus d’une personne à la fois. Le plus souvent, il s’agit de son supérieur direct, elle ne supporte pas devoir une fidélité et une obéissance à tout un groupe d’individu. Bien entendu, cela ne concerne pas le respect, Yoake peut se montrer très respectueuse avec les autres, mais à part à Aizen, la demoiselle n’obéit à personne. A la limite, à Ichimaru ou à Tousen si la situation l’exige, mais aucun Espada si puissant soit-il n’arrivera à la faire obéir. Aizen est son seul Seigneur, et elle sera capable de tout pour lui... C’est pour cette raison qu’elle ne peut se vouer à plus d’une personne. On ne peut pas être fidèle à ce point à deux personnes différentes, c’est totalement impossible. Et comme Yoake ne fait jamais dans la demi-mesure, c’est tout ou rien.

lle est également très perfectionniste. En fait, cela va plus loin que ça. Yoake ne cherche pas à atteindre la perfection, elle cherche à améliorer la perfection elle-même. Elle ne s’arrêtera jamais tant qu’elle ne se sera pas approcher au maximum de son but. Quitte à refaire cent fois la même chose, démonter, jeter, recommencer du début, rien ne l’arrête et surtout pas la paresse ! Yoake dort le moins de temps possible, et le plus légèrement possible. Elle ne peut se décontracter entièrement que lorsqu’elle se repose dans ses quartiers, et que Dæmon monte la garde sagement. Et encore là, elle ne quitte jamais au moins une arme blanche à portée de main.

Armes :

Zanpakuto :
e nom de son Zanpakuto est ‘Tsukryu’, cela signifie ‘Dragon de Lune’. C’est un immense ( vous voyez le dragon – Shenron – dans Dragon Ball ? La même taille ) dragon noir et argent, aux yeux de la même couleur que la Lune. Il ressemble beaucoup à Yoake, au niveau du caractère. Bref, sinon niveau forme physique au repos, il n’a pas grand chose de particulier, si ce n’est peut être que le tissu recouvrant la garde est rouge sang, que le bois n’étant pas recouvert par ce tissu est noir et qu’un petit dragon asiatique est gravé sur le pommeau et les gravures sont recouvertes d’une fine couche d’argent.

Shikai :
l martèle l’esprit de l’adversaire en lui mettant dans la tête les chansons de Lorie en trio avec Dorothée et Priscilla. Même que son attaque, c’est qu’il y a une invitée surprise : Alizée. AHAH c’est un truc de sadique hein ? xD Non, il est bien évident que je plaisante. Le véritable shikai de Yoake se base sur l'hypnose, bien qu'il soit moins puissant que celui d'Aizen. Yoake peut créer une illusions, et la rendre presque réelles, dans le sens où elle trompe les cinq sens et qu'on ne peut l'ignorer. Plus l'illusion est grande, plus la demande d'énergie est importante. Mais pas n’importe quelles illusions ! A la condition de mettre ne serait-ce qu’une goutte de sang de l’adversaire sur la lame, Yoake devine et connaît la peur profonde des personnes.

'illusion puise dans l'énergie spirituelle de Yoake tout le temps qu'elle dure, et elle faiblit quand Yoake n'a plus d'énergie jusqu'à disparaître complètement. Ah oui, j’en oublierai presque l’apparence de son sabre. La garde reste identique, seuls les yeux du dragon s’illuminent pendant l’illusion. La lame quant à elle devient noire, et de fines gravures argentées tribales viennent la sillonner. Ces marques deviennent de plus en plus rouges au fur et à mesure qu’elle aspire de sang. De plus, la taille de la lame augmente beaucoup... ( Vous voyez le sabre de Sephiroth ? Pareil ) La phrase de libération est ‘Trompe, Tsukryu !’.

Bankai : [ Je le mets, mais si je ne peux pas l'avoir, ce n'est pas grave. ]
on bankai n’est en quelque sorte que la version améliorée de son shikai. L’illusion qu’elle crée devient juste entièrement réelle, cela veut dire qu’elle a une conscience propre et que Yoake n’a plus à lui dire quoi faire. Cependant, sa création ne peut lui désobéir, reste connectée mentalement avec elle et ne dure que le temps où Yoake garde son bankai activé. Plus la créature est grande, plus Yoake doit dépenser d’énergie pour la créer. Si elle tente de fabriquer quelque chose de trop grand, la perte d’énergie brutale peut lui faire perdre conscience, voire lui donner la mort. Cependant, une fois créée, la création a sa source d’énergie propre.

l se nomme 'Tsukryu Chuyrokane' ( Dragon de Lune, Nuit d'Argent Ecarlate ). La phrase de libération est 'Distend, Tsukryu Chuyrokane'. A cet instant, le dragon sur le pommeau est entièrement étincelant, ainsi que les motifs sur sa lame. Son Bankai ne modifie aucun de ses vêtements.

Autres :
ssassin dans l’âme, Yoake préfère les meurtres dans l’ombre que les duels de bourrin à la loyale, zanpakuto en main. C’est pour cette raison qu’elle se balade toujours avec toute une série d’arme ( dagues courtes, poignards, shuriken, kunai, fil métallique, mini-arbalète, aiguilles, boules de fumée, poisons, couteaux à pointes recourbées,... ) sur elle, à même le corps, maintenu par des lanières, dans des poches secrètes, etc. Certaines perles sur les mèches qui encadrent son visage sont également empoisonnées, en cas d’urgence... Soit pour être toujours armée, soit pour, s’il le faut, se donner la mort elle-même.

Dæmon :
lors. Ce n'est pas une arme du tout, c'est juste un tout petit dragon hollow que Yoake a croisé dans le désert blanc. Intriguée, elle a joué un peu avec car il fait parti de ces hollows à qui respirer suffit à leur alimentation et depuis, il ne veut plus la quitter. Il n'a aucun pouvoir très puissant en particulier, sauf peut être une certaine capacité à cerner les gens – comme certains animaux –, un très faible pouvoir de guérison – pratique quand on se coupe le doigt avec une feuille – mais ça s'arrête là. Quand il éternue, il lui arrive de faire de tout petit cero qui arrivent tout juste à créer un courant d’air.

iveau apparence, il est petit à peut près de la même taille qu'un chat, mais moins imposant. C'est un dragon européen, mais en version miniature, il marche donc sur quatre pattes, a deux ailes dans le dos, une longue queue, un très long cou qui supporte une tête triangulaire possédant des petits crocs. Son corps est couvert d'écailles blanches, sauf sur les piques de son crâne, sa langue, le bout de ses pattes et de sa queue qui sont noirs. Il ne sait pas parler, et Yoake ne le garde avec elle qu'à Las Noches et il l'attend plus ou moins sagement dans ses quartiers quand elle est en mission.

’est un petit être particulièrement curieux et très aventurier, qui n’hésite pas à aller de l’avant, même si c’est un vrai trouillard. Jouer les fiers, il sait faire, mais dès qu’il y a un bruit suspect, c’est retour à la maison, dans les jambes ou le cou de Yoake. Il adore beaucoup cette dernière, et ne la quitte pas, sauf quand elle part en mission. Dans ces cas là, il reste cloîtré dans la chambre de Yoake. Sinon, son perchoir favori est bien entendu les épaules de sa maîtresse où il peut s’enrouler autour de son cou, le sommet de son crâne si jamais sa curiosité est attisée, où ses genoux pour y subir les délicieuses caresses dont il est si friant.

Hollow interne :
l s'est appelé tout seul Tsukiyo. C'est la copie conforme de Yoake en version monochrome dans son monde interne... Par contre, il est totalement différent quand il prend le contrôle de son corps et qu'il apparaît sous forme 'Hollow'. D'abord... il marche le plus souvent à quatre pattes, bien qu'il puisse se tenir debout, et mesure entre deux mètres cinquante et trois mètres au garrot. Son équilibre est assuré par une très longue queue qui se termine en de très nombreux filaments très aiguisés, et c'est grâce à elle qu'il arrive à se tenir sur deux pattes. La grosse bête est également très souple, ses articulations étant très mobiles.

lors, du bas vers le haut. Ses grosses pattes sont pourvues de longues griffes aiguisées. Sur celles arrières, elle marche sur ses 'doigts' – comme la plupart des mammifères en gros – contrairement à ses pattes avant où elle prend appuie également sur son pouce. Plus pratique si l'on veut attraper quelque chose. Elle est haute sur pattes, et son corps est assez mince bien qu'il cache une force physique peu commune. Plusieurs pointes, excroissances de son squelette, sortent de sa peau, au niveau des épaules, des hanches et le long de sa colonne vertébrale.

lle possède deux autres membres au niveau du dos, très mobiles. Ils sont composés de deux parties, et une fine membrane est collée entre les deux... Quand elle se décolle, cela peut lui servir d'aile. ( C'est pas clair, je sais T.T Mais je sais pas comment expliquer ça autrement ) Bon, sa tête à présent. Deux imposantes cornes viennent encadrer son visage – un peu comme celles d'un bélier – et c'est entre les deux que le Hollow peut envoyer ses cero. Sa gueule possède plusieurs rangées de dents, et ses deux canines principales sortent de sa gueule de chaque côté. Une petite corne recourbée orne le bout de son museau et ses yeux sont ceux habituels des hollow : or cerclés de noir. Elle a également la capacité de faire briller son corps d'une lumière bleue ou rouge à certains endroit : les bouts de sa queue et certaines zones de son cou. Le reste est uniformément blanc, et possède des tatouages tribaux un peu partout.

Masque :
e masque de Yoake ressemble beaucoup au visage de son Hollow, c'est une sorte de crane aux cornes recourbées, mais elle ne possède pas la mâchoire inférieure. Ses grandes canines pointent vers le bas, et plusieurs rangées de dents supérieures sont visibles.

Objectifs :

oake est une personne très difficile à cerner, alors personne ne saura jamais exactement quelles sont ses motivations profondes. Peut être elle-même les ignore-t-elle. En fait, elle n’est pas sûre qu’il lui faille une réelle motivation pour agir. Yoake agit, avec ou sans motivation, peut être est-ce pour cela qu’il est difficile de dire si ce qu’elle fait est très représentatif de ce qu’elle pense. Pourtant, elle se plie parfaitement aux ordres de son Dieu et lui voue une fidélité sans borne. Fidélité ne veut pas dire confiance, et elle sait très bien qu’il n’hésitera pas à la sacrifier si nécessaire. D’ailleurs, même si elle savait qu’elle était envoyée dans une mission suicide, elle irait comme si de rien n’était. Autant lui demander de se jeter sur son sabre qu’elle le ferait encore.

’est pour cette raison que ses objectifs sont parfaitement accordés à ceux de son Chef. En réalité, c’est plus complexe que cela, son objectif est de tout faire pour que son Maître soit pleinement satisfait. Le moindre de ses désirs, souhaits ou ordres est suivi scrupuleusement à la lettre. Bien entendu, elle sait réfléchir, et elle est capable de parler à son Chef si jamais quelque chose ne va pas, mais le plus souvent, elle se dit qu’il sait ce qu’il fait. Yoake n’a pas d’idéal, ni d’aspiration, ni rêve. Elle a cessé d’y croire il y a un moment, et cela ne lui manque pas...

oake ignore sa date exacte de naissance, car à l'époque l'on comptait beaucoup moins rigoureusement les jours que maintenant, du moins parmi le peuple. Elle sait cependant qu'elle est née juste avant le début de la troisième croisade qui date de 1189 à 1192. Yoake, qui s'appelait à l'époque Anika, avait un frère jumeau Aadil. Les deux enfants ignoraient l’identité de leurs parents, car ces derniers les avaient abandonnés à la naissance. Elle sait simplement que sa mère était folle, et on les avait retirés à elle car juste après l’accouchement, elle les avait traînés sur plusieurs dizaines de mètres par le cordon ombilical qu’elle n’avait pas coupé. La pâleur de leur peau et leurs yeux bleus firent qu’aucun couple ne voulait d’eux.

ourtant, un jour, une femme qui ne pouvait pas avoir d’enfant décida de les emmener, avec l’accord de son mari. Leur venue apporta beaucoup de joie dans la maison. Cependant, tous deux semblaient sujets à des crises et à des terreurs nocturnes. Ils racontaient des histoires avec des monstres blancs aux yeux de sable, ils voyaient des choses que personne d'autre ne voyait, et bientôt, il s'avéra qu'ils étaient aussi capables de voir les morts. Rapidement, les parents tentèrent de faire taire les enfants, et de les convaincre que ce qu'ils voyaient n'était pas réel, qu'il fallait qu'ils arrêtent de raconter toutes ces histoires. Si la jeune Yoake fut facile à convaincre, son frère lui, l'était beaucoup moins.

'affaire s'ébruita, jusqu'à arriver aux oreilles d'un vieil homme, qui se disait capable de guérir les maux venant de l'intérieur de l'esprit. D'abord hésitants, les parents finirent pas céder et lui confia leur fils unique. Séparés, les jumeaux hurlèrent à la mort, et alors que le jeune garçon était emmené dans ce qu'on pouvait appelé un asile, Yoake se mura dans une sorte de torpeur. Elle refusa de parler à quiconque, de s'alimenter et même de boire. Désespérés, le jeune couple ne savait plus quoi faire. Jugeant que c'était l'absence de son frère qui la mettait dans un état pareil, ils décidèrent de l'emmener le voir à l'endroit indiqué par le vieil homme. Ce dernier fut surpris de les voir arriver, et il n'eut d'autre choix que de les emmener dans la pièce où il gardait son fils.

e dernier était terré dans un coin d'une pièce, roulé en boule, tentant de se protéger de quelques monstres invisibles. Il gémissait à défaut de hurler, tant il n'avait plus de force ni de voie. Le pseudo-médecin leur expliqua qu'il était habité par un démon qui lui faisait voir des choses et qu'il s'infligeait lui-même les blessures qui zébraient son corps. Affolée par l'état de son frère, Yoake cria, hurla, se débattit, disant qu'il fallait le sortir de là tout de suite, où alors le monstre aux yeux de sable allait le dévorer tout de suite. Horrifiés, les parents n'eurent d'autre choix que de laisser la gamine aux mains de l'homme. Yoake découvrit donc pour la première fois de sa vie les joies de la souffrance.

a 'thérapie' de l'homme était en réalité très simple : il fallait confronter le patient à ce qu'il imaginait jusqu'à ce que sa propre vie soit en jeu. La théorie voulait alors que son instinct de survie prenne le dessus et guérisse l'esprit malade du patient. La théorie est souvent très loin de la pratique, mais là elle était à l'autre bout du monde. L'homme enfermait donc souvent ses patients dans ses pièces, et les laissait se débattre avec leurs peurs, leurs angoisses et leurs tourments. Terrorisés, les jumeaux n'étaient mêmes pas ensemble, et la nuit ils pouvaient entendre les hurlements de l'autre sans pouvoir intervenir... Eux qui avaient toujours été ensemble, ils étaient à présent plus seuls au monde que jamais. De plus, ceux chargés de surveiller les patients n’étaient pas des modèles de vertus, et profitaient de l’absence de leur employeur pour abuser, torturer et violer les malades.

lus fragile psychologiquement que son frère, ce fut Yoake qui craqua la première. Sa solitude, les privations, la peur, le désespoir, la douleur, tout cela se mua en une rage glaciale. Dans un état second, elle se retourna contre le hollow et l’attaqua. Bien entendu, c’était peine perdue. Qui était-elle, humaine enfant encore en vie, pour tenter de s’en prendre à pareille créature ? Cependant, les gardes de nuit pénétrèrent alors dans sa cellule pour l’immobiliser. Alors, la colère de Yoake se retourna contre eux. Surpris, l’un des gardes ne put empêcher l’enfant de se saisir de son arme et elle profita de sa petite taille pour taillader ses jambes et l’achever. Cette nuit fut le premier bain de sang de la jeune fille. Elle massacra tout le monde – patients et ‘médecins’ confondus – son frère mis à part.

raînant sa dague courte sur le sol en lui arrachant un sifflement strident, elle s’immobilisa devant la porte de la cellule de son frère avant de l’ouvrir lentement. Il était là, tremblant dans un coin, recroquevillé. Les monstres blancs étaient partis. D’une petite voie, Aadil lui demanda si c’était fini. Entièrement recouverte de sang, Yoake lui assura que, oui les cris s’étaient tus, avant de s’effondrer sur le sol en pleurant. Reprenant un peu d’assurance, son frère s’approcha d’elle et la prit dans ses bras, premier contact tendre depuis des mois. Ils restèrent ainsi de longues heures, avant d’entendre des pas précipités dans le couloir.

n homme paré d’un uniforme étrange apparut à l’encadrement de la porte. Protecteur, le garçon serra le corps épuisé de sa sœur contre lui. L’inconnu crut d’abord que la petite était morte, mais le mouvement de va-et-vient lent mais régulier de sa poitrine le démentit. Le regard de l’étranger se posa alors que l’arme que tenait la fillette, sur ses vêtements ensanglantés, sur son état physique. Soudain, il comprit. Il écarquilla les yeux, refusant d’y croire. D’un geste vif, le garçon le vit sortir quelque chose de sa manche, le porter à sa bouche et souffler dedans. Il eut la vague sensation d’une piqûre dans le cou, puis le trou noir.

orsque Yoake se réveilla, elle avait des vêtements propres, et son frère dormait encore dans un lit à côté du sien. Encore groggy, elle eut toutes les peines du monde à s’asseoir sur le bord de son lit. Nauséeuse, elle voulut vomir mais son estomac vide refusa de lui céder la moindre miette... Elle gronda et se frotta les yeux, cherchant à reconstituer sa mémoire. Elle était dans cette pièce sombre... Les monstres... La colère... Après cela, tout était flou. Elle se souvenait du sang, beaucoup de sang, son odeur, sa vue, son goût, sa texture... Habituée aux hurlements, c’était le silence des morts qui l’avait le plus choquée. Après, elle se souvenait vaguement des bras de son frère, et maintenant, elle se réveillait ici.

eu de temps après son réveil, un homme pénétra dans la pièce. Il lui sourit quand il vit qu’elle était éveillée, et lui fit apporter de la nourriture. Les explications viendraient après. Son frère émergea peu après le départ de l’homme, et elle lui sauta au cou tant elle était heureuse de le revoir. Elle lui expliqua la situation jusqu’à ce que la nourriture promise arrive. Là, ils se jetèrent sur les plats et se turent, trop occupés à remplir leurs estomacs affamés. Par la suite, ils furent conduit dans une pièce pour rencontrer le maître des lieux. L’homme qui les avait ramenés ici était un assassin, et appartenait à une guilde qui se faisait passer pour des marchands. Mais son apprenti était mort lors d’une mission qui avait mal tourné... Yoake et son frère avait donc deux choix : soit mourir car ils connaissaient leur couverture, soit accepter de devenir à leur tour des apprentis assassins. Ils n’avaient rien à perdre. Ils acceptèrent naturellement de devenir des meurtriers en puissance.

eur entraînement commença dès le lendemain. Rien ne leur fut épargné et dès le début, on les força à assister à des exécutions publiques, on teintait leur nourriture de rouge pour lui donner la couleur du sang, et la nuit tombée, on les envoyait chercher la tête des malheureux. On leur apprit à refouler leurs sentiments, à tuer sans état d’âme, sans hésitation, sans remord ni regret. On leur apprit à obéir sans se poser de question, à se fondre dans la foule, à tirer à l’arc, à se battre. On leur apprit les points vitaux à viser, les différents poisons à utiliser, leurs avantages et leurs inconvénients, leurs manipulations et leurs effets. Bientôt, le corps humain – ce qu’ils en savaient à l’époque – n’eut aucun secret pour eux.

umeaux, fille et garçon, ils formaient le duo parfait. Androgynes, ils échangeaient leurs places, n’avaient pas besoin de mot pour se comprendre, fidèle l’un à l’autre, sans pitié, jusqu’à ce que la mort les sépare. Ce qu’elle fit. Quand débuta la troisième croisade, les chevaliers européens ne tardèrent pas à parcourir les rues. Et, bien entendu, un jour les assassins furent surpris par l’une de leurs attaques, non pas parce qu’ils étaient assassins, mais à cause de leur couverture de marchands. Chaque personne fut sauvagement massacrée, à l’exception de Yoake grâce à la protection de son frère. Quand leur supérieur découvrit trop tard le massacre, il retrouva la jeune fille serrant tendrement le corps ensanglanté de son frère, se balançant d’avant en arrière comme pour le bercer, fredonnant tout bas une comptine. Pris de pitié, le croisé décida de la garder avec lui et de s’occuper d’elle, comme pour racheter le massacre commis par ses hommes.

oake fut donc recueillie par ce chevalier. Sa peau blanche, bien que légèrement halée avec le soleil, joua un grand rôle dans la couverture que l’homme lui offrit. Officiellement, ses parents européens avaient été massacrés par des arabes, elle se nommait Aliénor, fin de l’histoire. Sans volonté, Yoake était passée dans un état second, et acceptait tout, surtout s’il fallait se battre. Elle apprit les arts guerriers propres à l’Europe, ce qui vint s’ajouter à ses connaissances arabes. La guerre sainte finit par s’achever, et le chevalier voulut lui offrir une vie confortable dans son château. Totalement inutile, Yoake était perdue, elle ne se sentait à sa place que sur un champ de bataille... Se rendant à l’évidence, Yoake devint l’ombre de son protecteur.

es guerres se suivirent sans cesse, toutes aussi futiles les unes que les autres. Rapidement, leur binôme eut une certaine renommée, et l’on racontait partout les exploits du chevalier et de son écuyer, seigneurs de guerre. On chuchotait qu’ils avaient du sang de démons dans les veines. Ils furent remarqués par le roi pour leurs excellentes aptitudes au combat, et il leur offrit une place au cœur de son armée. Le chevalier monta en grade, toujours suivi de son ombre, et bientôt il eut une unité d’élite à sa charge. Mais un jour, qui restera gravé dans la mémoire de Yoake à jamais fut le jour où son protecteur les trahit, elle et ses hommes.

ui qui l’avait toujours protéger, elle l’avait toujours suivi, alors pourquoi la laisser derrière ? Pourquoi ne l’avait-il pas prise ? Elle sentit la tristesse lentement l’envahir, qui se transforma rapidement en haine. Haïr cet homme qu’elle considérait comme son père, haïr cet homme qui venait de la trahir, haïr cet homme qui venait de l’abandonner à elle-même. Cependant, c’était loin d’être terminé… Voulant se venger de lui, Yoake se porta volontaire pour aller rechercher le traître à leurs rangs, qui avait osé rejoindre l’ennemi afin de lui infliger la punition qu’il méritait… Ce n’était plus une question de guerre stupide, à présent son honneur était en jeu. Elle ne pouvait pas laisser passer ça, comment aurait-elle pu d’ailleurs ?

videment, le roi accepta, bien content de pouvoir aller punir comme il se devait un traître. Yoake partit donc avec son unité. Plusieurs longues semaines de traque leur permirent d’en apprendre un peu plus sur les nouvelles habitudes du chevalier renégat, et rapidement ils décidèrent du moment le plus propice pour l’attaquer. Mais l’homme connaissait beaucoup trop bien Yoake, et savait parfaitement ce qu’elle allait faire. Les chasseurs tombèrent donc dans une embuscade, et pendant que ses soldats tentaient de repousser l’ennemi, Yoake alla accomplir sa mission et vengeance. C’était devenu une affaire personnelle…

lle essaya un instant de comprendre les agissements de son ancien camarade, mais elle heurta bien vite au mutisme de son nouvel adversaire. Comprenant qu’il était inutile de discuter plus longtemps, le combat débuta donc entre les ex-frères de sang. Tous deux étaient de niveau égal, mais Yoake avait passé plusieurs semaines à vivre dans l’inconfort, pendant que son ancien chef mangeait et dormait à sa guise dans les meilleurs endroits. Cependant, elle était guidée par son esprit de vengeance, et c’est grâce à sa volonté indomptable qu’elle réussit à prendre le dessus sur son adversaire et à le tuer.

e chevalier tomba dans ses bras, pendant que le sang jaillissait de sa bouche. Il esquissa un dernier sourire, et expliqua à Yoake les raisons qui l’avaient poussé à agir de cette manière. En réalité, il ne les avait jamais trahis, ni elle ni son camp. En fait, il n’avait fait qu’obéir aux ordres que lui avaient donnés des hommes de la cour du roi qui avaient menacé de mort la jeune fille. Il devait se faire passer pour un traître et ainsi, pénétrer dans le camp adverse et servir d’espion. Cependant, étant devenu une personne gênante pour les conspirateurs, ils avaient simplement décidé de se passer de lui.

t voilà que Yoake arrivait, emplie de sa soif de vengeance, à se proposer elle-même pour accomplir ce sale boulot ! Cela tombait bien, ça leur avait évité de se salir les mains. Il mourut en lui promettant son amour éternel, eux qui furent amants... L’état d’esprit de Yoake à cet instant serait presque impossible à décrire. En un instant, elle revit toutes les scènes qu’elle avait passé avec lui, les punitions, les épreuves… Tout cela… Et elle avait quand même pu croire un instant qu’il l’avait trahit ? Comment avait-elle pu se montrer si stupide ?

cet instant, elle aurait voulu hurler, mais aucun son de sortit de sa bouche. Elle aurait voulu pleurer, mais elle avait oublié comment faire. Elle aurait voulu le serrer fort dans ses bras mais son corps ne lui obéissait plus. Elle ne put que soutenir le corps mort de son ami, ses yeux affichant toujours la même indifférence, la même neutralité. Était-ce de sa faute si elle avait oublié tout ça ? Non, pas du tout. Elle n’en pouvait rien, et pourtant, elle aurait voulu tout réapprendre. Un tourbillon de sentiments contradictoires faisait rage en elle. A la fois heureuse d’avoir faire sa mission, et triste d’avoir tué son ami de toujours. A la fois en colère contre ses inconnus et contre elle-même, et soulagée qu’en réalité, il ne l’a jamais trahit.

ant de choses se bousculaient en elle qu’elle n’entendit même pas les hurlements de l’autre côté de la colline. Les hurlements de ses hommes. A cet instant, elle comprit enfin une chose : depuis sa naissance, elle avait vécu dans le mensonge. Non, c’était bien pire que ça, elle n’avait jamais vécu. Toute sa vie avait été dictée par d’autres personnes, le moindre de ses gestes, paroles, philosophie, tout était contenu dans les livres poussiéreux d’une bibliothèque. Il était tant que tout cela change, qu’elle sache enfin ce qu’elle voulait, elle. Et il lui avait fallu que le seul homme proche d’elle meure dans ses bras pour qu’elle prenne conscience de cela…

élicatement, elle déposa le corps de son amant sur le sol, lui closant les paupières en un doux geste. Elle l’observa un instant, puis se redressa et alla reprendre ses armes. Nouvelle résolution. Au nom de son frère, elle allait commencer une nouvelle vie. Mais d’abord, elle devait accomplir quelque chose qui devait être fait. Elle ne pouvait pas laisser ce qu’elle considérait comme le meurtre de son amant impuni. Peut être était-ce aussi pour soulager sa conscience qui sait, cependant, ces même conspirateurs n’hésiteraient pas à sacrifier d’autres vies si elle ne les arrêtait pas.

ls seraient remplacés bien entendu, mais au moins, eux ne pourraient plus nuire. Elle regarda autour d’elle, à la recherche d’un quelconque indice pour l’aider. D’abord retrouver son unité. Ensuite, partir se venger. Revenant doucement à la réalité, elle se rendit compte que tout était beaucoup trop silencieux. Pas de hurlement, pas de cri, pas de lames s’entrechoquant, non vraiment, ce n’était pas normal. Un coup d’œil vers le soleil la fit soudainement pâlir. Il était bas, très bas. Combien de temps était-elle restée là sans bouger ou à se battre ? Et où étaient ses hommes ? Elle réussit à garder son calme et se dirigea rapidement et furtivement au dernier endroit où elle les avait vus. Mais, arrivée en haut d’une colline, elle comprit qu’il était inutile d’aller plus loin.

ous ses yeux, de l’herbe rendue écarlate à cause du sang, des cadavres jonchant le sol, des armes brisées gisant sur tout près d’eux. Ils étaient tous morts. C’était de sa faute, mais elle ignorait encore le mot ‘regret’. La mort faisait partie de la vie, c’était comme ça. S’apitoyer sur des cadavres ne les ferait pas revenir, inutile de rester un instant de plus ici. Elle vola un cheval à ses ennemis, et rejoignit rapidement son camp militaire. A cette époque, elle avait 15 ans. Elle attendit la tombée de la nuit, et pendant ce temps prépara son plan d’attaque. Elle retrouva facilement la trace des nobles renégats, et le lendemain matin, on retrouva les corps des hommes dans leur lit, tués sans aucun doute dans leur sommeil de différentes façons. L’affaire explosa, et la justice fut rendue par le roi.

es trois ans qui suivirent ne valent pas vraiment la peine d’être racontés. Yoake était encore jeune, et ne sachant pas faire autre chose, elle retourna à la bataille en tant que mercenaire cette fois. Elle choisit de changer de nom et se fit appeler Emeraude, en l’honneur de la couleur des yeux de son protecteur. En pleine crise d’adolescence, elle n’obéissait qu’à ses employeurs, et encore. Elle se forgea rapidement une sacrée réputation, et elle fut connue sous plusieurs surnoms tous aussi extravagants les uns que les autres, comme La réincarnation du Diable, la main gauche de Dieu, Le Diable Blanc, L’impératrice de la mort, L’annonciatrice de l’Apocalypse…

urnoms assez ridicules, mais cela ne faisait que renforcer la crainte qu’inspirait Yoake. Elle ne faisait plus confiance en personne, ne s’attachait en aucun cas, se méfiait de tout et de tout le monde… Non, vous l’aurez compris, Yoake s’était renfermée sur elle-même, et ne laissait personne l’approcher. A l’age de dix-huit ans, elle participait à une bataille parmi tant d’autres, et c’est avec un regard blasé qu’elle observait ce qui allait se transformer en champ de bataille. Les deux camps se faisaient face, prêt à se jeter l’un sur l’autre au moindre signal. L’assaut fut donné, les hommes se jetaient les un sur les autres, les armes se heurtaient avec des gerbes d’étincelles, les cadavres s’effondraient sans vie, le sang jaillissait des plaies béantes… Bref, une guerre brutale, violente, sanglante, banale. C’était la guerre quoi.

n jour pourtant, un seigneur de guerre qui avait combattu à ses côtés quand son ancien protecteur était encore en vie la reconnut. Trop vieux pour se battre lui-même, il était alors général, et il lui fit savoir que le roi souhaitait qu’elle revienne à la cour en tant qu’assassin. Hésitante d’abord, Yoake finit par accepter car cela ne lui ferait pas de mal de changer un peu de combat... Le roi l’accueillit à bras ouvert, et s’en suivit deux ans pendant lesquelles elle tua à la solde du roi, sans se poser de question d’éthique. Elle devint une experte en complot, débat politique, manipulation et autres coups bas. Puis vient un jour où le roi lui donna une mission. Mission consistant à la donner en pâture à son fils cadet pour qu’il cesse d’essayer de se rapprocher de la couronne. Elle y perdit la vie, en étant torturer, violer et humilier jusqu’à sa mort.

urieusement, elle se sentait bien, mais elle ne voulait pas mourir. Elle voyait son propre cadavre allongé dans sa cellule. Sentant une curieuse sensation au niveau de la poitrine, elle fut stupéfaite quand elle remarqua le morceau de chaîne qui pendait à celle-ci. Elle le prit doucement et l’observa, se demandant bien ce qu’était cette drôle de chose. Cependant, elle n’eut pas le loisir de s’y attarder plus longtemps, car elle sentit enfin qu’elle n’était pas seule. Les énormes bêtes qu’elle voyait quand elle était encore enfant étaient là, et elles semblaient affamées. Instinctivement, elle voulut poser sa main sur la garde de son arme qui avait… disparut. Apparemment, il n’était pas mort en même temps qu’elle. Elle insulta mentalement sa traître d’épée, et se mit à la place en position de défense, elle ne se rendrait pas sans se battre ! Pourtant, un homme vêtu de noir débarqua de nulle-part et se mit à attaquer les créatures.

rofitant de la bataille, elle s’éclipsa et dans la panique, se retrouva dans le zoo royal. Elle traversa les murs jusqu’à atteindre la cage d’un jeune tigre qui redressa la tête à sa venue. Pouvait-il la voir ? Elle s’immobilisa, puis frissonna en entendant le puissant hurlement de la bête. Elle ferma les yeux et la panique l’envahit... Elle ne voulait pas mourir. Pas ici, pas comme ça, pas maintenant, pas encore. Affolée, elle ne fit pas attention, et son âme pénétra le corps du tigre. Quand elle rouvrit les yeux, elle marchait à quatre pattes, avait une queue, et ses vêtements avaient été remplacés par des poils. Trois jours à se cacher dans ce corps lui suffit pour lui trouver une occasion de s’échapper. Elle erra un long moment, allant toujours plus loin à l’Est, sans savoir pourquoi. Elle voulait s’éloigner de la guerre. Pourtant, d’autres monstres blancs apparurent, toujours plus nombreux et puissants, et un jour l’un d’entre eux arriva à la prendre et à l’emmener au Hueco Mondo, pour devenir un monstre blanc à son tour.

a première chose que Yoake fit fut de prendre un autre nom, et à partir de cet instant, elle se nomma Tsukiyo. Les années passèrent, et bientôt les âmes errantes de lui suffirent plus. Elle avait faim, toujours faim, encore plus faim. Alors, elle fit ce que n’importe quel hollow affamé fait, elle se mit à dévorer ses congénères. Encore et encore, jusqu’à devenir un gillian. Gardant cependant une part de sa personnalité, elle continua à dévorer les autres hollow et gillian, jusqu’à devenir un adjuchas. Ce fut la première fois que Yoake comprit le mot ‘peur’. Peur de régresser. Peur de se faire mordre. Peur de mourir véritablement. Elle qui avait passé toute sa vie à se moquer de la vie et de la risquer jour après jour, à présent elle s’était tellement attachée à elle qu’elle avait peur de la perdre. Ironique, n’est-ce pas ?

e faisant confiance à personne, elle attaquait tout le monde sans relâche, dévorant le moindre hollow passant sous ses crocs. Découvrant la peur, elle pouvait à présent mieux la comprendre et s’en servir pour manipuler et torturer les autres. C’est là que les jeux d’esprit commencèrent. S’amusant et testant différentes façons et méthodes aussi horribles les unes que les autres, Yoake apprit de nombreuses choses sur l’esprit et l’âme humaine. Vraiment, les humains étaient bien de pitoyables créatures.

ne fois devenue vasto lorde, se sentant suffisamment forte pour ne plus se croire en perpétuel danger, Yoake décida de réunir différents adjuchas, histoire de changer un peu car la vie était devenue bien fastidieuse. Elle en rassembla quatre, et bien que ce soit elle qui ait décidé de les rassembler, ne prétendit pas devenir le chef du groupe. Ils étaient là car ils en avaient envi, et elle ne s’amusait plus à donner des ordres. BrUn jour, lors d’une de leur chasse, ils rencontrèrent un jeune gillian et assistèrent intrigué à sa transformation en adjuchas. Etrangement, ils se prirent presque –j’ai bien dit presque- d’affection pour ce petit nouveau, et l’intégrèrent dans leur groupe. En fait, c’était surtout Yoake qui l’aimait bien, car il ressemblait à un félin, et se rappelant vaguement de ses années en tant que tigre, elle se lia rapidement d’amitié avec lui. Etant plus expérimentée, et lui ayant évolué très vite, elle devint vite sa tutrice, lui apprenant milles trucs et astuces, au grand bonheur de ce dernier.

oake ne sut jamais combien de temps il restèrent ensemble, mais les années parurent trop courtes aux yeux de Yoake, cependant, ils ne pouvaient pas croire naïvement qu’ils resteraient à jamais ensemble, ç’aurait été vraiment bête. Mais ils ne pensaient pas devoir se séparer de cette manière là. En effet, un jour le jeune adjuchas décida de partir à la chasse tout seul dans le monde des humains. Comme il s’était fortement amélioré ces derniers temps, les plus âgés le laissèrent partir sans hésitation. Après tout, il était libre d’aller et venir à sa guise, et même de quitter le groupe s’il en avait envi. Bref, le jeune adjuchas partit donc seul dans le monde des humains, voulant dévorer quelques âmes humaines même pas bonnes car il en avait marre de ce régime de hollow. Les heures passèrent, et il ne revenait pas. C’était normal, mais étrangement, Yoake avait un très mauvais pressentiment. Ayant l’habitude de n’en faire qu’à sa tête et de n’écouter que son instinct, elle décida d’aller faire un tour elle aussi dans le monde des humains, pour voir un peu comment son protégé se débrouillait. Une fois à destination, elle n’eut aucun mal à retrouver son énergie spirituelle, tant elle était forte et agressive. Mais elle n’était pas seule. L’énergie libérée de plusieurs autres shinigami l’accompagnaient également.

ans perdre une seconde de plus, elle le rejoignit et bondit sur le premier shinigami qu’elle vit. Elle se fraya un chemin entre eux et s’interposa entre lui et ses assaillants pour le protéger. Il était mal en point, et de nombreux cadavres de shinigami jonchaient le sol. Prise d’une colère folle qu’on ait osé s’en prendre à SON protégé, elle ne prit pas la peine de réfléchir et fonça droit dans le premier shinigami venu. Le combat débuta entre elle et les dieux de la mort, sanglant et violent. Les shinigami étaient épuisés, et elle pleine de ressources et très énervée. Elle prit rapidement l’avantage, mais fut blessée à de multiples endroits…

lle pensait en avoir terminé avec eux, quand elle vit un shinigami près de son ami en se retournant. Il brandissait son sabre, prêt à l’achever. Automatiquement, elle s’interposa de nouveau et le sabre heurta son dos. La blessure ne fut nullement mortelle, en réalité c’est à peine si elle la sentit. C’est autre chose qui la cloua sur place, la laissant dans l’incapacité de bouger. Elle ne voulait pas le perdre, jamais, ni maintenant ni aujourd’hui. Il fallait qu’elle devienne plus forte pour le protéger. Ce n’était pas ce qu’elle ressentait qui lui posait problème, mais bien ce qu’elle ne ressentait pas. Le manque de son cœur se fit cruellement ressentir, et avant que personne n’eut le temps d’esquisser un geste, elle s’arracha violemment son masque.

a déflagration d’énergie fit éjecter tous les alentours, et quand tout fut fini, elle put contempler le visage béat et surpris de l’adjuchas. Trop surprise elle-même pour réagir, elle ne put que subir le coup que lui asséna le shinigami. Elle eut simplement le temps de se retourner pour voir le regard de son adversaire. Alors, elle se sentit comme dépouillée de toute sa puissance, sentant l’énergie de tous les hollow qu’elle avait dévoré la quitter lentement. Entre temps, le reste de sa bande était arrivée et se chargeait d’achever le shinigami. Contrairement à ce que toutes les âmes faisaient, l’état tout juste récent d’arrancar de Yoake la fit redevenir âme, mais elle resta au Hueco Mondo et perdit la mémoire. Alors, sa bande fit le serment de la garder et de la protéger, contre tout les hollows et les shinigami...

oake ne garde qu’un souvenir assez flou de cette période. En réalité, la vie était très monotone en compagnie des hollow. Chaque jour était identique au précédent, partageant leur temps entre se battre, protéger la gamine, manger et dormir. Si Yoake n’avait pas une vie très palpitante, elle était cependant très heureuse avec toute sa famille. Cependant, ayant perdue totalement la mémoire, l’ancienne vasto lorde copia les mouvements, les attitudes, les habitudes et les mœurs des hollows, comme tout enfant avec ses parents. Ainsi, elle eut une idée très vague de l’échelle sociale et la sienne se résumait à ‘le plus fort commande, le plus faible obéit’.

lle apprit bien sûr le langage, à se battre – il fallait bien survivre -, des rudiments de manières comme ‘on ne parle pas la bouche pleine’ et autre ‘on ne joue pas avec la nourriture’ et d’autres choses qui concernaient essentiellement la survie plutôt que la vraie vie. Peu importe, Yoake était la plus heureuse personne au monde. La vie s’écoula lentement et sans problème majeur... Jusqu’au jour où, alors que la jeune fille se promenait dans le désert blanc, un shinigami débarqua. On l’avait souvent mise en garde sur ces êtres au kimono noir qui portaient des sabres et qui étaient très méchant.

’est pour cette raison que sa première réaction fut de la peur. Surpris, le shinigami crut d’abord à une ruse de hollow et sortit son sabre, ce qui n’arrangea pas l’état de Yoake qui se roula en boule près d’un arbre. Que faisait sa famille ? Ils avaient pourtant bien dit que l’endroit été sûr ici, qu’elle ne risquait rien... Pourtant, une fois sûr que la gamine ne représentait pas une menace, l’homme s’approcha d’elle. Enfin, autant qu’il le put, car l’enfant sauvage qu’elle était ne se laissait pas si facilement approcher. Hésitant, le dieu de la mort posa son sabre sur le sable et s’assit aussi près qu’il le put, avant de lui parler d’une voix douce.

u bout de quelques minutes, Yoake se mit peu à peu en confiance. Elle détailla de loin l’homme qui lui parlait, sans comprendre tous les mots qu’il utilisait. Et puis, l’homme lui ressemblait, contrairement à tous les hollows qu’elle avait croisé jusque là. Tout doucement, elle se détendit et allait lui parler, quand sa famille arriva. Ils se jetèrent sur le shinigami sans ménagement, et après une rude bataille, il finit par se replier dans la Soul Society. Mais il ne fallait pas traîner ! Il allait revenir, et avec des renforts. Comment allait réagir le Gotei 13 quand il l’apprendrait ?

es ennuis avaient commencé. Traqués, chassés, poursuivis, le petit groupe n’eut presque pas assez du Hueco Mondo pour échapper aux battus faites par les shinigamis. De plus, Yoake commençait à poser des questions, et ça, ce n’était pas franchement une bonne nouvelle. Un soir, alors qu’elle dormait, le groupe de hollow se réunit et parla longuement. Ils ne pouvaient pas continuer de s’occuper de la gamine qui n’en était plus une maintenant... Il fallait qu’ils la rendent à son vrai monde, à leurs ennemis. Qui ne lui feraient rien de mal, puisqu’elle était une des leurs... La mort dans l’âme, ils la quittèrent sans un bruit, attirèrent les shinigamis vers elle, et les observa longuement l’emmener. Ils avaient fait ce qu’il fallait... Pourtant, les cris de Yoake alors qu’on la séparait de sa famille qui l’avait abandonné les hantèrent pendant très longtemps.

Première Danse : A New Family

oake fut confiée à une famille du quinzième district du Rukongai. Ils mirent plusieurs années à lui faire perdre ses habitudes et réflexes d’animal, toutefois Yoake garda toujours un tempérament et des réactions qui trahissaient son éducation. Sa famille adoptive en profita pour lui expliquer où elle se trouvait. Ici, c’était la Soul Society, elle était donc morte. Ils lui en dirent un peu plus sur les shinigami et les hollow, ainsi que tout ce qu’il y avait à savoir sur cet endroit. Septique au début, elle se détendit au fur et à mesure du récit et finit par les croire. Elle était donc au paradis… bah, ce n’était pas plus mal après tout. Cependant, elle s’ennuya bien vite et au bout de cinq ans, décida de partir faire un tour dans le Rukongai, car elle ne se sentait pas à sa place dans ce district trop aisé pour elle.

près plusieurs mois de marche en s’enfonçant de plus en plus dans le Rukongai, Yoake se sentit mieux. Habituée à la pauvreté et aux privations, elle était davantage à sa place dans les districts les plus dangereux. Elle s’arrêta dans un village plutôt bien conservé pour un bâtiment du 78ème district. Rapidement, elle se trouva un endroit où dormir dans une famille, à condition de les aider à trouver de la nourriture. Partant en exploration avec les autres jeunes de la ‘famille’, elle espérait en apprendre plus sur eux au cours du voyage. Ils lui racontèrent les guerriers, la mort, le danger, la faim, la tristesse. Étrangement, le sentiment qui la dominait n’était pas l’horreur, ni même la pitié. Juste le déjà-vu, et peut être une pointe de nostalgie...

nfin, elle resta quelques jours, puis quelques semaines, puis quelques mois, et elle finit par être considérée comme un membre de leur ‘famille’. Un jour, alors qu’ils étaient partis avec les plus jeunes chercher des provisions, l’odeur de la fumée et du sang apportée par le vent les firent se taire. Intrigué et méfiant, ils s’approchèrent de sa source et furent pétrifiés par le spectacle. Un groupe d’hommes, sabre à la main et recouverts de sang achevait les derniers villageois, éclatant d’un rire brutal et sanguinaire. Ils leur fallut un moment avant de comprendre ce qu’il se passait. Et les guerriers marchaient. Droit vers leur village. Comprenant le sort de leur famille, les adolescents et enfants coururent le plus vite possible avertir les membres du village… mais bien trop tard, car à peine ils atteignirent l’entrée que les guerriers marchaient déjà sur eux. Très vite, ce fut la débandade, tout le monde courait dans tous les sens… Yoake n’eut le temps que d’attraper un bébé de sa famille dans ses bras et d’aller se cacher dans un coin, attendant que tout se calme.

ais, apeuré par le bruit et l’agitation, son ‘petit frère’ pleurait. Et malgré toutes les paroles réconfortantes, il ne se calmait pas. Alors Yoake posa sa main sur la bouche de l’enfant, jusqu’à ce que les guerriers partent. Cela dura un moment. Et quand enfin, tout se calma, elle ôta sa main de l’enfant. Malheureusement, l’enfant ne respirait plus, elle l’avait tué. Une nouvelle fois, ce fut un sentiment de déjà-vu qui lui vint en mémoire… Horrifiée par son geste, elle quitta rapidement sa cachette, sans se soucier des hommes encore à l’extérieur. Elle rejoignit un camp provisoire, formé par les survivants des précédentes attaques. Les mains tremblantes, elle se dirigea vers une couche libre avant de s’effondrer dessus et de s’endormir aussitôt.

e fut un cauchemar qui la réveilla, comme d’habitude depuis son arrivée à la Soul Society. Cependant, les pleurs des enfants semblaient encore résonner dans sa tête… Allongée sur le dos, sans bouger, elle écouta calmement la nuit et comprit que ce n’était pas uniquement son imagination : des bébés pleuraient bien au loin. Dans un état second, pour les faire taire, elle se glissa sans un bruit dans le grand bâtiment et les tua un à un… Les pleurs cessèrent peu à peu, jusqu’à disparaître complètement, laissant la nuit froide et sans vie. A peine sortie de ses pensées, que de nouveaux hurlements se firent entendre. Plus adultes cette fois, quelqu’un venait de rentrer dans le bâtiment, inquiet de l’absence des pleurs. Il avait vu le massacre. Prenant soudainement conscience de ses actes, Yoake n’eut d’autre choix que de courir, de s’enfuir le plus loin possible avant qu’on ne l’attrape.

ans la nuit et la panique, elle ne fit pas attention où elle allait et elle se retrouva bien vite perdue. Mais peu importait, tant qu’elle se retrouvait le plus loin possible de cet endroit. Elle ne fit donc pas attention, et alla dans le campement des meurtriers. Quand elle s’en rendit compte, elle eut juste le temps de se cacher dans une cave ; dans les fondations d’un vieux bâtiment pour ne pas qu’on l’attrape. Elle se blottit dans un coin, toute tremblante, et attendit. Quand ses sens et sa raison revinrent peu à peu, elle réussit à se calmer… Ses yeux s’habituèrent à l’obscurité, et elle entreprit d’exposer calmement la situation. La vision qu’elle eut la frappa d’horreur. Ces brutes se servaient de cette cave pour y mettre les cadavres et les morts. Reprenant son souffle, l’odeur et le goût du sang lui donnèrent des hauts de cœur, mais elle se retint pour ne pas attirer l’attention.

ais elle n’était pas au bout de ses peines. La pièce située au-dessus d’elle n’était autre qu’une salle de torture improvisée. Elle chercha à partir mais elle se rendit compte avec horreur qu’on avait refermé et bloqué la porte de la cave… Prise au piège, elle écouta pendant des heures, des jours, des semaines, des mois à écouter les victimes hurler de douleur, se nourrissant exclusivement des cadavres qu’ils entreposaient là, se cachant quand ils ouvraient la porte pour balancer les nouveaux corps. Un jour cependant, il la découvrirent en train de dormir et décidèrent de jouer un peu… ils prirent des captifs, qui n’étaient autre que la ‘famille’ de Yoake, et ils la forcèrent à les torturer puis à les tuer un à un, sous leurs yeux, en l’obligeant à éclater de rire comme si tout cela lui plaisait.

a torture parue interminable aux yeux de Yoake, et quand enfin ils se lassèrent de ce petit jeu, ils l’enfermèrent avec d’autres enfants dans une petite cellule où ils étaient entassés. A partir de cet instant, chaque jour ils prenaient un à un les enfants et abusaient d’eux, les frappaient, les torturaient, les battaient parfois à mort. Ils se nourrissaient des restes des guerriers, et tout le reste du temps, ils étaient enchaînés, et subissaient le bon vouloir des hommes. Cela dura trois mois entier. Puis, les hommes durent bouger de là, et ils laissèrent les enfants ici. L’un après l’autre, ils se firent manger par les rapaces qui n’attendaient que ça. Quand ce fut son tour, les oiseaux attaquèrent non seulement sa peau mais également les liens qui la maintenaient attacher. Elle réussit à se libérer et à se débarrasser des corbeaux, avant de courir retrouver les soldats. Dans un état second, il lui fallut une journée pour les retrouver. Et une nuit entière pour tous les massacrer, jusqu’au dernier, y compris les civils qui étaient retenus captifs. Elle s’éloigna ensuite du champ de bataille et s’effondra, exténuée.

e fut le goût du sang dans sa bouche qu’elle sentit en premier à son réveil. Émergeant doucement de son état comateux, elle mit quelques minutes avant de se rappeler tout ce qui c’était passé la veille. Étrangement, elle ne se sentait même plus choquée, ni même apeurée. Elle se sentait… vide. Comme si cette grande furie l’avait ôté de tout sentiment ou émotion. Calmement elle se remit en route et rejoignit le village le plus proche, s’arrêtant uniquement pour se débarrasser du sang incrusté dans sa peau. Pénétrant dans un bâtiment en piteux état, elle regarda les gens autour d’elle. Tous la dévisageaient, avaient peur d’elle. Le regard vide, le visage sans expression, elle ressemblait peu à un humain. Soudain, le bâtiment se mit à trembler et il s’effondra sur lui-même… Une mince poutre métallique transperça Yoake, et elle fut enterrée sous les décombres… Une nouvelle fois, ce fut le sang qui lui sauva la vie. En buvant celui des autres victimes, elle put survivre…

endant deux jours, elle fut plongée dans ses pensées, ne sentant rien, n’entendant rien, ne voyant rien… Doucement, elle se remémora son passé, par bride qu’elle réussit à remettre en ordre… Face à face avec la mort, elle n’eut d’autre choix que de reconstituer sa vie. D’abord humaine, puis vasto lorde, puis âme… Ce passage de sa vie, même s’il ne fut pas le plus horrible, fut le plus éprouvant. Les yeux plongés dans le côté sombre de son âme et de son inconscient, une partie de son ancienne personnalité lui revint, et se mêla à l’actuelle. Quand on la sortit enfin des décombres, elle n’était plus du tout la même. Elle prit alors le nom de Ayano, et qu’elle décida de rejoindre l’Académie une fois remise de ses blessures…

’Académie fut d’une grande aide à Yoake, bien qu’à l’époque, la lenteur des cours l’agaçait profondément. Elle se calma bien vite en voyant le fossé qui s’était creusé entre ce que son corps était capable de faire, et ce dont son esprit se souvenait... Hors de question de soulever et de manier une épée occidentale pendant des heures sans ressentir de fatigue ! Au bout d’une demi-heure et avec un sabre, elle avait déjà les épaules en feu. Elle n’apprit pas grand-chose de nouveau, tant dans le corps à corps que dans le combat à mains nues. Cependant, le Kido et l’énergie spirituelle constituaient une grande nouveauté pour elle, curieuse de nature. Elle rééduqua également son corps en travaillant durement, sans s’accorder de pause et bientôt, elle retrouva la forme athlétique qu’elle possédait avant de mourir.

lle eut son diplôme au bout de trois ans uniquement, le temps de se refaire une santé et de réorganiser tous les nouveaux souvenirs qu’elle venait de récupérer. Certains étaient bons, d’autres beaucoup moins, mais l’un dans l’autre elle était contente de connaître son passé. Si Yoake acheva l’Académie au bout de trois ans, ce n’était pas uniquement du à ses excellents résultats, mais plutôt grâce à son terrain de prédilection : l’assassinat. Elle était toujours une ombre, savait reconnaître quand on lui mentait ou non, comprendre les sous-entendus et poser les bonnes questions, bref, elle intégra rapidement les rangs des forces spéciales et donc, de la seconde division.

lle acheva sa formation sur le Kido et l’énergie spirituelle là-bas, et rentra dans les rangs. Espionnage, surveillance, tout y passait, et rapidement elle se sentit enfin dans son élément, chez elle. Elle avait retrouvé son terrain habituel, là où elle avait grandi et vécu. En réalité, c’était la première fois qu’elle se sentait à sa place dans cette Soul Society. Au bout de plusieurs années, Yoake eut l’immense joie de découvrir la bibliothèque du Seireitei. Ce fut le coup de foudre immédiat, et elle mit plusieurs dizaines d’année à lire l’intégralité des livres qu’elle contenait. Elle apprit beaucoup de chose, notamment sur les hollows, les points de vue des shinigamis sur le monde des humains, la Soul Society elle-même.

ourtant, toutes les bonnes choses ont une fin, même les meilleures, et Yoake commença à s’ennuyer quand les livres inédits se mirent à manquer. Elle songea donc à quelque chose dont elle n’avait jamais pensé avant, retrouver son frère jumeau qui était mort pour la protéger il y a de ça des années, et également son protecteur, qu’elle avait tué de ses mains. Elle mit trois ans à les rechercher sans relâche, aux quatre coins du Rukongai et du Seireitei, mais, ignorant la date exacte de leur mort, c’était très difficile de retrouver leurs noms dans les registres de la Soul Society. Elle ne revit jamais son mentor, et elle se demanda un instant s’il n’avait pas fini hollow... Cependant, elle finit par retrouver son frère, dans un quartier tranquille du Rukongai.

e fut un choc, autant pour l’un que pour l’autre, et même s’ils se reconnurent de suite, tout deux savaient parfaitement que quelque chose s’était brisé entre eux, et que rien ne pourrait être plus comme avant. Daisuke, c’était ainsi qu’il se faisait appeler ici... Il était marié, et avait adopté trois enfants. Il paraissait plus vieux que sa sœur jumelle, car il n’était pas devenu hollow entre temps et avait continué de vieillir au ralenti, dans cette société... Si la ressemblance était évidente, elle n’était plus aussi frappante qu’elle se devait de l’être entre jumeaux. C’était indéniable, implacable, immanquable. Ils étaient définitivement séparés. Ils discutèrent ensemble une longue nuit, et tard dans la mâtinée. Quand Yoake partit le lendemain, cela ne faisait plus aucun doute. Ils ne se reverraient pas.

a vie reprit son cours, partageant son temps entre des livres survivants, les assassinats, l’espionnage, la surveillance, le travail. Vingt ans d’une routine ennuyante, qui commençait à peser sur l’esprit de Yoake... Rares étaient les shinigamis qui se souvenaient de leur vie d’avant, et ils n’avaient donc connu que la vie lente et paisible que leur offrait le Seireitei. Pas Yoake. Elle voulait que ça bouge, que les choses changent, pas rester enfermée dans une vie morne et routinière. Toutefois, le changement arriva de lui-même et elle n’eut pas à supporter cette vie encore très longtemps.

ors d’une mission où il était question de hollow pour une fois, Yoake tomba sur celui dont elle ne voulait pas revoir sur un champ de bataille. Son ancienne famille, ceux qui s’étaient occupés d’elle dans ses premières années d’âme. L’un d’eux mourut sous les coups de ses collègues, un autre en tua trois avant de s’enfuir, et les autres réussirent à créer un passage pour les ramener au Hueco Mondo. Ayant très bien vu que Yoake avait été totalement absente lors du combat et comme rien ne se pardonnait dans les forces spéciales, ils la dénoncèrent. Elle fut interrogée pendant plus de trois heures par son capitaine et le commandant général, et elle fut mise à pied pendant trois longs mois.

’était inutile. Revoir ses anciens amis et proches avait réveillé en elle un instinct sourd et bestial. Son hollow interne venait de se réveiller. Elle fit une première crise lors d’un de ses entraînements en solitaire, et manqua de faire exploser un quartier dans le Rukongai. Se sachant dangereuse, Yoake choisit de s’exiler loin de la Soul Society, dans le monde des humains, là où elle pourrait gérer ce conflit interne sans craindre de blesser quelqu’un...

oake choisit de s’installer en Russie, loin de toute civilisation, au milieu des paysages de glace et de neige. Au moins ici, elle était sûre de ne blesser personne ou alors très peu de monde... C’était toujours ça de gagner. Se concentrant, Yoake plongea dans son monde interne. Le dragon qui d’habitude recouvrait presque l’intégralité du ciel avait disparu. A la place se tenait une sorte de jumelle de Yoake, dont on aurait oublié les couleurs. Seuls ses yeux d’or venaient tromper cette vision noire et blanche, or fondu qui la contemplait d’un air moqueur.

lles discutèrent. Longuement, souvent à demi-mot, paroles pleines de sous-entendus et de non-dit. Intriguées, elles s’observaient l’une l’autre, se jaugeant du regard, cherchant à savoir qui était la meilleure en joute verbale. Et bien sûr, le combat commença. Il dura longtemps, plus longtemps que Yoake n’aurait pu l’imaginer. Les deux adversaires semblaient de force égale, et maîtrisaient tout deux leur sabre à la perfection, avec la même symbiose avec lui que ceux qui s’entraînent jour et nuit. Pourtant, le combat finit par toucher à sa fin. Le facteur chance joua beaucoup là dedans, pourtant ce fut Yoake qui remporta ce duel, devenant de ce fait une vizarde, bien qu’à l’époque cette race ne posséda pas encore de nom.

uand Yoake reprit conscience, elle était au milieu d’un champ de neige et d’eau en bazard. L’énergie qu’elle avait dégagée pendant le combat avait atteint le monde réel, et en réalité elle était étonnée qu’aucun hollow curieux ne soit venu. Ou peut être l’avait-il fait, et c’était retrouvé en particule... Bref, la seconde chose qui la surprit était qu’elle voyait le monde à travers une sorte de masque. Portant la main à son visage, elle l’ôta soigneusement et observa le demi crâne qu’elle tenait. Même si elle ne s’était jamais regardée dans un miroir en étant hollow, elle reconnaissait presque instinctivement l’apparence qu’elle avait en étant hollow... C’était donc ça.

es cinquante années suivantes lui servirent à maîtriser ses nouvelles capacités. Elle apprit seule qu’elle pouvait faire appel à l’énergie de son hollow interne en faisant apparaître son masque, créer des Ceros, et ce genre de chose. Des années d’expériences lui permirent de se rapprocher de sa partie sauvage, et bientôt un lien de confiance s’établit entre les deux parties de l’être. Yoake ne cherchait pas à dominer son côté sombre, elle semblait vouloir l’accepter... Après tout, ne partageait-elle pas ses souvenirs alors qu’elle était hollow ? Elles apprirent à se connaître, à s’accepter, et même si Yoake gardait le contrôle de son corps, le hollow finit par se faire à cette idée.

uis, Yoake apprit non seulement à faire apparaître son masque, mais aussi à faire appel aux capacités de son hollow sans lui. Bien sûr, pas à pleine puissance, mais sa forme sombre avait des sens beaucoup plus développés, et avec un peu de concentration, elle pouvait en profiter sans que son masque ne se forme sur son visage. Ces capacités cependant ne lui étaient accessibles que si son hollow le voulait bien, et ce fut presque une marque de confiance mutuellement quand elles le faisaient. L’une prêtait ses capacités, l’autre partageait davantage le contrôle de son corps. Quand Yoake se jugea apte à reprendre contact avec le monde, elle prit la direction de la côte, et devint pirate.

es siècles qui suivirent jusqu’à nos jours ne sont peut être pas très utiles à décrire. Yoake resta passive toutes ses années, se mêlant à la population aussi bien qu’elle le pouvait. Elle participa à toutes les guerres, tous les complots majeurs, et les humains trouveraient ça très étrange s’ils se rendaient compte qu’une seule et même personne était à l’origine de nombreux assassinats ! Jamais sous le même nom, jamais sous la même identité, Yoake fit le tour du monde plusieurs fois, constatant l’évolution, la régression, la stabilité de telle ou telle chose. Elle était présence lors de la guerre avec cette nouvelle race qui se nommait ‘Qunicy’. Elle ne fit rien pour aider l’un ou l’autre camp, se contentant de regarder et de prendre note.

émoin silencieux, elle n’eut jamais de contact prolongé avec une personne en particulier... Elle ne tomba qu’une fois amoureuse, et sachant que cela ne la mènerait nulle part, elle choisit de disparaître sans laisse de trace, du jour au lendemain. Elle gardait le contact avec la Soul Society de temps en temps, s’informant de l’évolution de la situation là-bas, mais comme elle le savait très bien, les choses ne changeaient que rarement dans ce monde. Pourquoi s’en soucier ? Ici, il y avait tellement plus à voir, à observer...

e plus, les humains du monde réels écrivaient beaucoup plus, et beaucoup plus vite. Elle dévora des bibliothèques entières, soupirant ou souriant parfois sur la naïveté ou la bêtise de ces hommes qui pensaient tout connaître alors qu’il n’avait qu’une cinquantaine d’année. Ah, si seulement ils savaient ! Cependant, elle n’abandonna pas pour autant son entraînement de shinigami, et si elle ne s’occupait plus vraiment des hollows, elle mettait un point d’honneur à garder exactement le même niveau qu’avant, s’améliorant même.

es amis au Seireitei commencèrent par lui manquer. Le manqua d’attache qu’elle se forçait à maintenir dans ce monde où tout était éphémère lui pesait. Comment discuter avec quelqu’un qui ne possèdent même pas le dixième ou même le quart de votre age ? Comment rester plus de quelques années avec quelqu’un alors que vous savez qu’il finira par se rendre compte que vous ne vieillissez pas ? Pourquoi rendre les séparations douloureuses alors que vous savez qu’il est plus facile de ne pas créer de lien ? Et puis même, elle se sentait seule. Jamais elle n’avait entendu parler d’un shinigami aux pouvoirs de hollow, et si ça ne la gênait pas, elle savait que les autres shinigamis ne penseraient pas la même chose.

ela ne fit que renforcer ses liens avec son sabre et son hollow. Ils étaient les seuls à pouvoir la comprendre, et même si c’était un peu étrange de se parler à soi-même, il était toujours plaisant de se retrouver. Elle n’avait jamais parlé autant avec un dragon et un hollow ! Les années finirent par passer, éternel cycle lassant, avant qu’enfin, les choses ne changent. Yoake n’était pas présente au moment des faits, mais elle apprit bien vite la nouvelle. L’histoire de ce shinigami remplaçant, de ces humains à pouvoir – elle avait déjà eu l’occasion d’en croiser dans sa vie – et de ces trois fameux capitaines qui n’avaient pas froid aux yeux et qui avaient tout simplement décidé de devenir les maîtres du monde. Et bien pourquoi pas tant qu’on y était ? Décidant qu’elle n’avait rien à perdre, Yoake enquêta sur les trois traîtres, en particulier sur leur chef, et décida de les rejoindre...

Acte V : In His Shadow
[ Test RP ]

Thème du Personnage :

« La fidélité : il vaut mieux aller plus loin avec quelqu'un que nulle part avec tout le monde. » PIERRE BOURGAULT

epuis combien de temps n’était-elle pas venue ici ? Des années, des décennies ? Elle l’ignorait. Quel intérêt aurait-elle eu à revenir ? Le Hueco Mondo était trop grand pour qu’elle puisse y retrouver ses anciens et premiers amis. Et puis, qu’aurait-elle eu à leur dire ? Elle n’était plus des leurs désormais. Elle avait cessé d’être hollow à l’instant même où le sabre du shinigami l’avait transpercé de part en part, quelques siècles auparavant. Elle était redevenue âme, et même si maintenant elle n’en était plus une, elle n’avait pas sa place ici. Elle était devenue ce drôle d’hybride qu’était les vizards, comme ils s’étaient nommés. Ni hollow ni shinigami, elle n’avait sa place nulle part, en quelque sorte... Pourtant, ses pas l’avaient de nouveau conduit ici, en ces terres désolées.

’un regard, elle balaya l’horizon empreint de souvenir. La nostalgie la gagna alors, et des éclats de rire, des hurlements de désespoir, de rage et parfois d’ivresse lui revinrent aux oreilles. Ici ou ailleurs, peu importait, ce monde peint de noir et de blanc était partout pareil... Elle ferma les yeux un instant, et afficha un léger sourire en sentant la caresse du vent sur son visage. Oui, cela faisait très longtemps qu’elle n’était pas venue ici. Instinctivement, son esprit se concentra pour repérer les énergies spirituelles des environs, cherchant naïvement une quelconque marque, un quelconque indice qui pourrait la mettre sur la piste de ses anciens camarades... Naturellement, aucune empreinte ne lui fut familière, et un soupir déçu franchit ses lèvres.

lle reprit contact avec la réalité quand elle sentit le passage noir se refermer derrière elle. Pourquoi était-elle là d’ailleurs ? Ah oui. Pour l’homme qui se prétendait être le dieu de ce monde, et bientôt celui des autres. Elle se retourna lentement, pour faire face à l’immense bâtiment qui la narguait de tout son haut. Uniformément blanc comme le reste des environs, Las Noches se dressait fièrement au milieu de l’immense désert que formait le Hueco Mondo. A première vue, la bâtisse semblait imposante, mais étant habituée à l’échelle particulière de ce monde, Yoake savait qu’elle ne l’était pas. Elle était tout simplement démesurément gigantesque.

a vizarde resta un instant à contempler le bâtiment, admirative. L’homme qui avait ordonné sa construction avait du s’y prendre longtemps à l’avance, car bâtir un monument de cette taille prenait énormément de temps... Surtout quand les constructeurs étaient des hollows. De plus en plus, le nouveau dieu l’intriguait. Qui était-il, ce shinigami, pour rassembler des hollows et prétendre les gouverner ? Non, vraiment, le dénommé Aizen Sôsuke avait attisé sa curiosité. Déjà qu’elle n’avait pas voulu croire aux rumeurs disant que trois capitaines avaient trahi leur camp pour prendre la tête de celui adverse ! Elle n’aurait jamais cru qu’un homme pouvait un jour réunir les hollows sous une seule et même bannière. Il fallait vraiment qu’elle le voie de ses propres yeux. Même Tsukiyo voulait le voir !

’un pas lent, Yoake s’avança vers Las Noches. Pas question de se précipiter, elle avait tout son temps... Le récent seigneur des lieux était-il au courant de son arrivée ? Sans aucun doute. Elle avait fait exprès d’être visible pour être repérée, il aurait été dommage qu’elle ait fait tous ces efforts pour rien tout de même ! Assassin dans l’âme, elle eut toutes les peines du monde à ne pas se dissimuler dans la nuit. Même entièrement vêtue de noir, elle était capable de se fondre dans cet univers de sable blanc. On savait être discret ou on ne le savait pas après tout. Pourtant, elle décida de se laisser voir. Son foulard noir ne masquait que la partie inférieure de son visage, s’arrêtant juste en dessous de ses yeux de glace. Ses cheveux noirs mi-longs étaient libres, et ses mèches virevoltaient au gré du vent.

erdue dans ses souvenirs lointains, Yoake marchait d’un pas souple et silencieux sans se préoccuper des alentours... Enfin, autant qu’elle pouvait le faire. N’étant pas du genre à se laisser surprendre facilement, une part de son esprit était en perpétuelle alerte, aussi ne fut-elle pas surprise en entendant un hollow hurler au loin. Ses pas s’immobilisèrent, et elle tourna la tête vers la source du bruit. Il était trop loin pour être vu, pourtant la vizarde sentait avec précision son énergie spirituelle s’affoler, se distendre, changer...

* Un menos grande de plus * pensa-t-elle.

n elle, Yoake sentit la conscience de son hollow interne bouger, comme pour changer de position. Sa présence se fit plus forte, et elle laissa sa version monochrome partager son champ de vision... Alors que ses yeux prenaient une teinte d’or fondu, un autre hollow, beaucoup plus près celui-ci bougea à sa droite. La vizarde eut juste le temps de se déporter, avant qu’un poing ne s’écrase à l’endroit où elle se tenait, moins d’une seconde auparavant. Impassible, l’assassin braqua son regard inexpressif sur la bête qui lui faisait face. Clignant simplement des yeux, elle attendit patiemment que l’arrancar à en juger par son masque brisé prenne la parole. D’une voix sifflante, il lui ordonna de décliner son identité. Le silence flotta entre eux pendant quelques secondes, uniquement perturbé par le sifflement du vent. Puis, Yoake prononça son nom doucement, si bas que l’arrancar faillit ne pas l’entendre.

isiblement, le gardien était gêné. Elle ne ressemblait ni à un shinigami, ni à un arrancar, ni à aucune autre créature qu’il ait jamais eut l’occasion de croiser. De plus, son nom ne lui disait rien... Il s’apprêtait à parler, quand Yoake ajouta dans un sourire dissimulé par son châle qu’elle était ici pour rencontrer le Seigneur Aizen. A ses mots, l’arrancar éclata d’un rire qui fit vibrer les murs blancs de Las Noches. Rencontrer le Seigneur Aizen ? Avait-elle perdu la tête ? Pour qui se prenait-elle pour exiger de voir le maître des lieux aussi facilement ? Pourtant, la jeune femme montrait un calme olympien. Rien ne semblait pouvoir troubler ses yeux redevenus de glace.

es deux êtres auraient sans nul doute entamer un combat à cet instant, après une ou deux remarques peut-être, mais ils furent interrompus par la porte du palais s’ouvrant pour céder le passage à une silhouette à l’allure humaine. Curieuse, Yoake dévisagea l’inconnu. Il portait un uniforme aussi blanc que le désert, mise à part sa ceinture noire. L’uniforme des arrancars sans aucun doute. Un masque joliment brisé venait orner le sommet de son crâne et encadrer son visage, comme un casque. D’un léger signe de la tête, il salua les deux ex-futurs adversaires et demanda poliment à la vizarde de retirer son foulard. Une lueur amusée dans le fond des yeux, Yoake s’exécuta. L’éclat de la Lune donnait à sa peau une teinte marmoréenne. Visiblement satisfait, l’arrancar à la forme humanoïde l’invita à le suivre. Ainsi donc, le nouveau dieu était au courant de son arrivée.

ans un mot, Yoake le rejoignit et lui emboîta le pas. Elle laissa derrière elle le désert avec une pointe de regret, mais ne se retourna pourtant pas lorsque les portes se refermèrent derrière eux. Même à l’intérieur, les couloirs étaient totalement démesurés, beaucoup plus hauts que nécessaire. Il y avait ici quelque chose de dérangeant dans cette démesure, et surtout dans la façon où l’homme se l’était approprié sans humilité, de façon sans gêne et grossière. Elle ne le montrait pas, mais Yoake était sincèrement curieuse de connaître cet endroit. Elle nota soigneusement le chemin qu’ils empruntaient, pour être sûre de pouvoir retrouver la sortie si jamais l’entrevue se passait mal...

u’est-ce qu’il lui avait pris de venir ici ? Rencontrer le dieu. Mais encore ? Ah oui, s’excuser pour l’arrancar qu’elle avait malencontreusement tué. C’était vraiment une coïncidence, il devait être en mission mais il avait eut un petit creux en chemin, et Yoake était tout simplement là au mauvais moment. C’était de la légitime défense. C’est à cet instant que la vizarde s’était renseignée sur les nouveaux habitants du Hueco Mondo, et au fond, elle ne regrettait pas la venue de l’arrancar. Le nouveau dieu l’intriguait au plus haut point maintenant.

e guide finit par s’arrêter devant une porte toute aussi démesurée que le reste du bâtiment. L’arrancar les annonça, et elle ne fit pas attention au nom de son guide. Quelle importance ? La lourde porte immaculée s’ouvrit dans un léger grondement et dévoila une pièce à première vue vide. Le guide s’inclina avant de s’immobiliser, dos contre l’encadrement, et d’un geste invita la vizarde à entrer. Cette dernière caressa légèrement la garde de son arme la plus proche discrètement. Elle n’était désarmée au moins... D’un pas silencieux, mesuré et furtif, elle passa devant l’arrancar casqué et pénétra dans la pièce sombre.

e n’est qu’une fois qu’elle fut arrivée dans la pièce qu’elle vit qu’elle n’était pas vide. C’était simplement que le trône où siégeait le dieu était perché à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du niveau du sol. La démesure. Ce nouveau dieu devait l’aimer... Elle était omniprésente. Levant les yeux vers la silhouette majestueuse de l’homme, elle ne put qu’admirer son charisme et l’aura de puissance qui émanait de chacun des pores de sa peau. Eblouie par son éclat de puissance, se tenant fièrement debout, son esprit se ploya sous son regard et s’agenouilla devant lui. Son esprit seulement. Car Yoake gardait la tête haute, plongeant son regard dans les pupilles fauves de ses yeux, se demandant qui était le prédateur et qui était la proie ici. Avant qu’elle n’ait pu s’en empêcher, un léger sourire ornait ses lèvres. Ce type ne le savait pas encore, mais elle allait faire de lui le nouveau centre de son univers.

ais ça, il ne le savait pas encore.